Le partage des tâches : comprendre ce qui se joue vraiment derrière la charge mentale
On croit souvent que le partage des tâches se résume à mieux répartir le quotidien.
Mais derrière la charge mentale, il y a souvent bien plus que cela : des héritages invisibles, des habitudes de communication, des limites que l’on n’a jamais appris à poser.
Dans cet article, je vous invite à explorer ce qui se joue vraiment sous la surface, pour transformer non seulement la répartition, mais la relation tout entière.
1–Comprendre ce qui se joue vraiment derrière la charge mentale
ll y a ce moment, souvent silencieux, où la fatigue ne se dit plus.
Vous regardez autour de vous, les repas à prévoir, les lessives à plier, les courses à penser, les activités des enfants, les rendez-vous chez le médecin… et où vous vous demandez comment vous en êtes arrivée là, et surtout, comment en sortir parce que vous vous sentez au bout du rouleau. Vous craquez et votre corps vous envoie des signaux de plus en plus forts.
Alors, vous avez peut-être déjà eu cette discussion avec votre conjoint : « On pourrait mieux se répartir les tâches, non ? ». Il y a peut-être même eu quelques changements mais qui n’ont pas duré dans le temps. Malgré les bonnes intentions, quelque chose résiste, et le déséquilibre revient à chaque fois. Et avec lui, ce sentiment d’injustice mêlé d’impuissance.
Vous alternez entre colère et résignation. Et vous cherchez toujours à mieux vous organiser pour tout faire rentrer dans votre emploi du temps. Et si le problème n’était pas seulement dans la répartition, mais dans tout ce qu’elle réveille en vous ?
Car derrière le partage des tâches se cachent souvent des loyautés invisibles, des modes de communication hérités, et un rapport flou à nos limites.
2–Derrière la charge, la loyauté invisible
Il est difficile de partager ce que l’on croit devoir porter seule. Car souvent, sans même s’en rendre compte, beaucoup de femmes reproduisent une manière d’être transmise de génération en génération : celle de tenir, de prévoir, de prendre soin avant tout.
Vous avez peut-être grandi en voyant une mère ou une grand-mère faire sans compter, sans se plaindre, comme si c’était naturel. Et vous voyez aussi la majorité des femmes faire la même chose autour de vous, alors vous vous dites que c’est normal, qu’il n’y a pas le choix. Dans votre corps, dans votre système nerveux, s’est inscrit ce modèle : « Si je veux être aimée, reconnue, je dois faire passer les autres avant moi ».
Je me souviens de cette phrase dite un jour par un membre de ma famille qui ne mangeait pas car elle donnait à manger en priorité à ses enfants « c’est ça être une maman ». Et bien non, pas forcément. C’est une façon de faire qu’elle avait choisi, mais en rien une obligation. Son système nerveux avait « rationnalisé » cette excuse pour faire face à cette injustice qu’elle ressentait profondément.
C’est ce que l’on appelle une loyauté invisible, ce fil silencieux qui nous relie à notre lignée et nous pousse à rejouer une histoire ancienne, ou à nous conformer aux injonctions sociétales, même lorsqu’elles ne nous conviennent pas ou plus.
Et quand on commence à en prendre conscience, la culpabilité s’invite : « Suis-je égoïste si je demande du partage ? Si je ne cuisine pas ce soir ? Ne suis-je pas une mauvaise mère d’avoir envie de prendre du temps sans mes enfants ? »
Reconnaître ces loyautés, c’est déjà un acte de libération.
Non pas pour rejeter ce qu’on nous a transmis, mais pour choisir consciemment ce que l’on veut garder, et ce que l’on décide de déposer.
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3–Quand la communication devient un champ de bataille
On dit souvent que tout se joue dans la communication. Et c’est vrai, mais à condition d’en comprendre les sous-couches.
a–Les émotions derrière les mots
Beaucoup de discussions autour du partage des tâches tournent court. Elles deviennent des échanges tendus, défensifs, où chacun veut être compris mais personne ne se sent entendu.
Pourquoi ? Parce que derrière les mots se cachent des émotions non dites : la fatigue, le besoin de reconnaissance, la peur de déranger, d’être « pénible ».
b–Parler sans accuser
Il ne s’agit pas seulement de dire quoi faire, mais de pouvoir exprimer comment on se sent sans que cela soit interprété comme une attaque.
Dire « je me sens seule à porter tout ça » n’a pas le même effet que « tu ne m’aides jamais ! » ».
Dans le premier cas, vous ouvrez une porte à la relation, dans le second, vous érigez un mur.
Réapprendre à communiquer, c’est aussi réapprendre à s’écouter soi-même.
Car avant de dire les mots justes, encore faut-il savoir ce que l’on vit intérieurement.
4–Poser des limites sans se couper du lien
Mettre une limite, ce n’est ni être égoïste, ni ingrate. C’est se respecter et prendre soin de soi, pour pouvoir continuer à accompagner les autres avec sérénité. C’est dire : « Je veux continuer à être là, mais pas à ce prix. »
a–Sortir de la peur du conflit
Beaucoup de femmes ont grandi dans la peur du conflit. Parce que lorsque l’on est enfant, le conflit est dangereux pour la survie. L’enfant apprend alors à « se conformer » à ce que l’on attend de lui pour ne pas prendre le risque de ne plus être aimé et rejeté, car il est dépendant de ses parents.
Une fois adulte, elles encaissent, ajustent, compensent, jusqu’à ce que le corps dise stop. Poser une limite, ce n’est pas devenir dure ou exigeante. C’est reconnaître votre humanité, votre fatigue, et surtout vos besoins.
b – Trouver l’équilibre entre soi et l’autre
Et oui, cela peut bousculer. Mais derrière cette difficulté, il y a souvent une réalité plus large, rarement nommée : celle du déséquilibre invisible du pouvoir.
Dans de nombreux foyers, l’homme gagne encore davantage, et très souvent, de manière tout à fait inconsciente, cela installe une forme d’autorité tacite. Dans ce contexte, demander une répartition plus juste peut réveiller un sentiment d’insécurité, voire de honte. Comme si avoir moins de poids économique devait impliquer d’en faire plus dans le reste.
Ces non-dits traversent les couples, souvent sans être verbalisés. Ils façonnent la façon dont on s’organise, dont on se tait, dont on se justifie.
Poser une limite dans ce cadre, ce n’est pas s’opposer à l’autre, c’est oser remettre à plat ce qui a toujours semblé « normal ». C’est rééquilibrer le rapport, non pas dans le conflit, mais dans la conscience.
C’est oser mettre des mots là où il n’y en a jamais eu, c’est déjà commencer à transformer la relation.
5–Vers une nouvelle manière de faire ensemble
Et si le vrai partage ne se décidait pas autour d’un tableau d’organisation, mais dans une nouvelle manière d’être ensemble ? Moins dans le contrôle, plus dans la coopération.
Partager les tâches, ce n’est pas viser la perfection d’un équilibre 50/50, c’est créer une dynamique vivante, évolutive, où chacun prend sa place dans le respect de l’autre et où chacun écoute les besoins de l’autre.
Quand le lien se transforme, la répartition suit naturellement.
Quand on cesse de tout porter seule, on redonne aussi à l’autre la possibilité d’exister pleinement. Et petit à petit, la cuisine, le quotidien, les repas cessent d’être un poids : ils redeviennent un lieu de rencontre, de coopération, parfois même de joie.
6–Et si vous commenciez par vous ?
Le changement ne commence pas par l’autre, il commence par vous.
Par un regard plus doux sur votre manière de faire, par une compréhension plus fine de ce qui se joue dans votre quotidien et en vous.
C’est ce que je vous propose de découvrir dans le module d’introduction gratuit de la formation « Plus jamais seule en cuisine : Tout commence avec vous ».
Un espace pour explorer ces dynamiques invisibles, mettre des mots sur ce que vous ressentez, et amorcer un changement durable, à votre rythme. Cliquer sur l’image pour découvrir le module :
En conclusion
Apprendre à partager les tâches est finalement bien plus qu’une question d’organisation.
C’est un chemin de transformation, où les femmes apprennent à se délester du trop, et où les hommes sont invités à voir ce qu’on ne leur a, souvent, jamais appris à regarder.
Non pas pour les accuser, mais pour leur montrer d’autres façons d’être en lien, plus conscientes, et plus équitables.
Parce qu’en osant nommer, ajuster, et remettre du sens, nous ouvrons la voie, doucement, mais sûrement, vers un équilibre que nous n’avons, pour la plupart, jamais connu !
